Noémie Truffaut

Par Hélène – Entretien réalisé le 15 avril 2025

C’est par sa grand-mère que Noémie Truffaut a découvert le monde des récits.
Une grand-mère pas comme les autres, qui se disait “mythologiste” et faisait vivre les histoires grecques à travers les amphores d’un musée. Petite, Noémie écoutait, fascinée, les aventures de dieux, de déesses et de héros dessinées sur la terre cuite. De cette enfance, elle a gardé un regard émerveillé sur le monde. Et un lien intime avec l’art de raconter.

« Ce qui me touche le plus dans le conte, c’est sa simplicité, son accessibilité. C’est un art populaire, ancestral, transmis de bouche à oreille, de grand-mères en petits-enfants, de membres d’une tribu autour du feu. »

✨ La révélation Gougaud

Un tournant dans sa vie ?
Un jour, une tante lui tend une clé USB avec trois heures de contes d’Henri Gougaud. En la lui offrant, elle glisse :
« Tu sais, conteur, c’est un métier ! »

« En trente secondes, tout s’est éclairé. J’ai écouté Henri Gougaud une demi-heure par jour pendant deux mois. Quand j’ai commencé à raconter, j’avais pris l’accent provençal sans m’en rendre compte ! »

Noémie s’est formée en pratiquant, en jouant, en osant. Sur les scènes slam, dans les fêtes de famille, auprès de ses petites sœurs, le soir avant de dormir.
Elle raconte partout où il y a une oreille disponible.
Pour elle, le conte, c’est un art vivant, organique, mobile.

« Le conte, c’est un couteau suisse psychique. Un fil d’Ariane pour s’y retrouver quand on est perdu. »

💛 Le Grand Lieu du Conte, une histoire d’amour

C’est tout naturellement qu’elle s’est rapprochée du Grand Lieu du Conte, dès sa création, grâce à Mouch et à la communauté des conteur·euses.

« Même à distance, je ressens ce lieu comme un espace de partage, où se retrouvent conteureuses, enfants, bénévoles, artistes en devenir. C’est un lieu de tissage de liens, de douceur, une piscine de love ! »

Forte de son goût pour la transmission, Noémie y propose aujourd’hui des stages de conte ouverts à toutes et tous.
Des stages pour se reconnecter à sa parole, à sa voix, à son corps.

« Il ne s’agit pas d’apprendre un texte par cœur, mais de poser sa voix, d’habiter sa parole. De prendre confiance. Et surtout : de repartir avec de la joie. »

🌍 Raconter pour réenchanter

Pour Noémie, conter est un acte poétique… et politique.

« Le conte peut être engagé. Il permet de rêver autrement, de penser autrement. C’est par l’imaginaire que commencent les grands changements. Et aujourd’hui, on a urgemment besoin de réenchanter le monde. »

Un rêve un peu fou qu’elle porte dans un coin de sa tête :
Une nuit du conte au Grand Lieu du Conte.
Douze heures de récits non-stop, jusqu’à l’aube. Avec, au petit matin, une soupe à l’oignon partagée tous ensemble.

💫 Un souvenir précieux

Quand on lui demande son souvenir le plus marquant, Noémie parle de ses soirées d’enfance.

« Je racontais à mes petites sœurs et cousines. On s’entassait à cinq ou six dans un lit, en pyjama, les joues roses, les yeux brillants. Et là, tu sais que tu fais quelque chose de fondamental dans le monde : tu fais rêver des enfants. »

📣 Et toi, tu racontes ?

« Si toi aussi tu as une histoire dans le cœur… raconte ! Il n’y a pas de mauvaise manière. Chacun·e a sa voix. Et tout le monde y a droit. »

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